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aderfp633



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MessagePosté le: Mer Sep 25, 2013 12:13 pm    Sujet du message: La crise économique et laccroissement des i Répondre en citant

Le Devoir
La crise économique et l’accroissement des inégalités ont rendu plus difficile l’exercice mental - et éthique - de se mettre à la place des autres.Le célèbre théoricien de la justice John Rawls avait trouvé une façon ingénieuse de penser à ce que devraient être les cadres d’une société juste. Il disait que, pour se prononcer,[url=http://woolrich-parkaoutlet.blogspot.com]Woolrich Outlet[/url], il faudrait pouvoir ne pas connaître d’avance les talents et handicaps qu’on allait recevoir à la naissance, les caractéristiques de la famille et du milieu socio-économique dans lesquels on allait grandir, et tout ignorer des autres bonnes ou mauvaises surprises qu’allait nous réserver la vie.Bien qu’inapplicable en pratique, cette idée de protéger son jugement derrière un « voile d’ignorance » reste une image forte. Il y a toutes sortes d’arguments éthiques et scientifiques sur lesquels on peut se baser pour juger de l’équité des cadres économiques, politiques et sociaux d’une société. On ne peut toutefois s’empêcher de penser qu’avec les règles du jeu proposé par John Rawls, même le plus ardent défenseur des principes du tout-au-marché voudra, dans sa société idéale, un minimum de filet social au cas où il naîtrait dans une famille d’immigrants ou qu’il serait victime d’une maladie chronique, et, qu’à l’inverse, même le collectiviste le plus convaincu hésiterait à réclamer des niveaux d’impôts confiscatoires au cas où il ferait des études en médecine ou serait l’inventeur d’un ordinateur révolutionnaire.Les questions d’éthique et de justice se posent continuellement dans une société, mais prennent toujours un tour plus aigu en période de difficultés économiques. L’écart entre la bonne fortune des uns et la mauvaise fortune des autres se fait alors plus dramatique. Comme le coût des programmes sociaux explose en même temps que les revenus des gouvernements dégringolent, on arrive, tôt ou tard, à un moment où les finances publiques doivent être redressées, et où l’on commence à entendre les uns accuser les pauvres et les chômeurs d’abuser du système, et les autres reprocher aux riches de ne pas apporter leur juste contribution.La terrible crise dont les pays développés n’ont pas encore fini de sortir ne fait pas exception. Quoi qu’on ait raconté sur les pertes d’emplois à Wall Street, c’est encore les moins riches et les moins qualifiés qui ont principalement fait les frais de la récession. Pour compliquer encore plus les choses, les finances publiques étaient, dans la plupart des cas, déjà dans un piteux état et les inégalités se creusaient déjà avant même son déclenchement.L’un des effets pervers de l’accroissement des inégalités est qu’elle réduit ce qu’on appelle la mobilité sociale, c’est-à-dire la capacité réelle de changer de statut social, par rapport à celui de ses parents ou au cours de sa propre vie,[url=http://woolrich-parkaoutlet.blogspot.com]Woolrich Outlet[/url], vers le haut comme vers le bas.Ce niveau de mobilité sociale varie beaucoup d’un endroit à l’autre. Les pays d’Europe du Nord y font, encore une fois, office de région modèle, alors que le Royaume-Uni, l’Italie, la France et, paradoxalement, les États-Unis apparaissent, au contraire, comme les sociétés développées où le fameux rêve américain d’ascension sociale est le plus difficile à réaliser.La peur de la pauvretéLa crise économique a frappé tellement fort dans certaines sociétés qu’un peu tout le monde s’y est senti plus vulnérable. Un récent sondage révélait, par exemple, que presque la moitié des Français ont désormais le sentiment d’être pauvres (11 %) ou d’être en train de le devenir (37 %). Mais, objectivement, plus les chances d’ascension et de dégringolade sociale sont minces, plus le petit jeu proposé par John Rawls devient abstrait et plus les gens fortunés pourraient, notamment, avoir du mal à se mettre à la place d’un chômeur ou d’un assisté social.Les sondages du Pew Research Center montrent en tout cas une baisse marquée aux États-Unis, depuis la crise, de l’appui de la droite et des populations à haut revenu à l’idée d’un filet social venant en aide aux gens dans le besoin. La proportion de ceux croyant qu’il en va du devoir de l’État a ainsi globalement reculé de 69 % à 59 %, alors que ceux qui pensent le contraire sont passés de 28 % à 36 %.La situation se présente différemment au Canada. Bien que les inégalités de revenus y aient augmenté comme ailleurs, la mobilité sociale y demeure, pour l’instant, aussi forte que dans les pays d’Europe du Nord.Bien que les gouvernements se tournent actuellement davantage vers une réduction des dépenses et un resserrement des programmes sociaux que vers une augmentation des impôts, la population resterait fortement attachée aux principes de l’État providence où les plus gâtés par la vie viennent en aide aux plus malmenés. Un sondage commandé par l’Institut Broadbent rapportait, le printemps dernier, que 64 % des Canadiens (et même 58 % des conservateurs) étaient prêts à payer des impôts « légèrement plus élevés pour protéger les programmes sociaux comme les soins de santé, les pensions et l’accès aux études secondaires ». Cet appui passait à 83 % pour une augmentation de l’impôt des plus nantis (personne gagnant plus de 250 000 $ par année).On verra bien ce qu’en fera le ministre des Finances, Jim Flaherty, dans son budget de jeudi.
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