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aderfp633 · Inscrit le: 27 Sep 2011 Messages: 7915 Localisation: England

Carnets du Nord (3) - Un autre possible pour Kawawachikamach
On parle beaucoup du Nord depuis des mois. Pourtant,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], bien peu d'entre nous connaissent ou connaîtront jamais ce territoire boréal surdimensionné qui recouvre les trois quarts du Québec et qui fait partie de notre imaginaire. Notre collaboratrice Monique Durand nous propose cet été une série de carnets sur ce Nord méconnu et sur ceux et celles qui l'habitent.On entendrait voler une mouche. Ils sont tous penchés sur des problèmes de lecture et de calcul. Tous. Jeunes et vieux. Femmes et hommes. À casquette et à tuque. Frais comme des gardons ou l'air fatigué. Ils ont tous laissé leurs chaussures à la porte. Ils sont entrés dans la classe en pieds de bas. Ils planchent, bien concentrés. Le chef du conseil de bande comme les autres. Ils se grugent les méninges. Si l'effort consenti par chacun se mesurait en petite fumée s'échappant des cerveaux, alors la classe serait complètement opaque. Georges a deux paires de lunettes sur son pupitre, chacune avec une tige manquante. Il les fixe sur son nez, les échappe, les ramasse machinalement, il poursuit, recroquevillé sur son cahier. Nous sommes à l'école Jimmy Sandy Memorial de Kawawachikamach, une communauté naskapie située à douze kilomètres de Schefferville. Rameutés à grand renfort d'appels à la radio communautaire de l'endroit, 130 hommes et femmes, sur une communauté d'environ mille personnes, se sont présentés à une épreuve qui vise à jauger leurs compétences en lecture et en calcul en vue de solliciter un emploi dans les minières qui s'installent dans la région. Et tout spécialement à la New Millenium Iron, qui commencera ses activités à la fin de 2012. New Millenium Iron a fait connaître ses besoins en main-d'oeuvre à la communauté naskapie. Et chacun des membres de cette dernière a pu choisir ses trois emplois rêvés, par ordre de priorité. La plupart des hommes ont choisi la conduite de poids lourds, l'opération de machinerie lourde et l'entretien des équipements. Tandis que les femmes ont plutôt choisi de devenir secrétaire, préposée à la paie ou cuisinière. C'est comme ça. «Mais on encourage les femmes à aller vers des emplois moins traditionnels, comme chauffeur de poids lourds», affirme Jean-Charles Bourassa, vice-président à l'exploitation minière de New Millenium Iron. Parce qu'elles sont réputées compétentes, mais aussi plus prudentes et moins dures avec la machinerie. Dans les années 1950, on inventait des villes dans le Nord, où venaient s'installer les travailleurs du Sud avec leur famille. Schefferville et Gagnonville furent de celles-là, qui connurent le destin crève-coeur que l'on sait. Après,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], les minières imaginèrent le système dit fly in, fly out pour éviter les installations permanentes et attirer la main-d'oeuvre: les travailleurs alternent entre jours de travail à la mine et jours de congé chez eux, au Sud. Une expérience inéditeVoilà maintenant que des minières comme New Millenium Iron mènent une expérience inédite dans la région de Schefferville: trouver et former une bonne partie de leur future main-d'oeuvre au sein de la communauté naskapie. «Nous avons énormément de problèmes à combler nos besoins en main-d'oeuvre avec les gens du Sud. Pourquoi ne pas travailler avec ceux qui habitent déjà dans le Nord?», explique Jean-Charles Bourassa. New Millenium Iron prévoit embaucher de 250 à 300 autochtones d'ici quatre ou cinq ans, soit le tiers de sa main-d'oeuvre. Pour la première fois de son histoire, la communauté naskapie peut espérer occuper de nombreux emplois, stables et bien rémunérés, au sein des minières. «Nous sommes prêts à former ces gens parce qu'on va pouvoir les garder. Ils sont chez eux!», soutient le vice-président de New Millenium. «C'est bon pour la productivité de la compagnie et c'est beaucoup plus économique que de payer 26 voyages par année en avion à chacun de nos employés du Sud.» «En plus, ajoute-t-il,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], c'est un bonus pour notre image de bon citoyen corporatif.»Jimmish Chescappio est parmi les candidats naskapis aux futurs emplois dans les minières. Il s'échine sur le papier comme les autres, son crayon cochant,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], soulignant, encerclant. Il était un peu nerveux avant d'entrer dans la classe. Il a incité ses enfants,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], ses frères et soeurs, ses neveux et nièces à venir aussi passer l'épreuve. Il pense que c'est une chance inouïe pour sa communauté que cette manne d'emplois possibles qui pleut sur elle. Dans la première vie de Schefferville, quand l'IOC avait à son emploi des milliers d'hommes et de femmes, ne se trouvaient parmi eux que quatre ou cinq Naskapis. Et quelques Innus. C'est tout. «Plusieurs venaient à pied de chez eux, au lac John. Deux kilomètres à l'aller, deux kilomètres au retour. Aucun transport n'était organisé pour eux.» Gilles Porlier, qui a fait mille métiers pour l'IOC pendant 20 ans, se souvient de tout. «À part ça, ils n'avaient pas le droit de manger avec nous dans les cuisines. Et ils n'avaient pas droit à des formations techniques.» «Et puis on les mettait à la porte au bout de 58 jours, poursuit-il, pour ne pas qu'ils puissent être protégés par le syndicat.»Finie, cette époque. La nation naskapie a investi 10 % du capital initial de New Millenium Iron. Elle est également copropriétaire, avec deux communautés innues, d'un large tronçon du chemin de fer qui transportera le minerai extrait vers Sept-Îles. Elle se considère partie prenante du développement du Nord et entend bien insuffler un nouvel élan à son destin et dessiner pour les siens des lendemains meilleurs. Donner l'exempleMaria est, elle aussi, venue passer l'épreuve écrite à l'école de Kawawachikamach. Elle veut obtenir un emploi dans une minière pour améliorer le sort de sa famille. «Mais aussi parce que je veux être un modèle pour mes enfants. Et les inciter à faire quelque chose de leur vie.» Toute cette opération d'embauche, menée par les minières de concert avec les autorités naskapies, marquera certainement un tournant pour la communauté de Kawawachikamach. «C'est un peu un test pour voir si on sera capable de se lever le matin, d'arriver à temps au travail,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], d'être à notre affaire», confie Jimmish Chescappio. Bref, de lutter contre le vieux démon de l'absentéisme. «J'ai confiance.»Le 17 juillet, il y a 17 ans. Norman fêtait ses 9 ans. «Je m'en souviens, raconte Jimmish, son père, il faisait très beau ce matin-là. Il faisait chaud.» Pour son cadeau d'anniversaire,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], le petit a demandé à Jimmish d'arrêter de boire. Depuis, son père n'a plus touché à une seule goutte d'alcool.Jimmish souhaite obtenir un emploi d'«agent de liaison» au sein d'une des compagnies minières. Un emploi qui serait tracé pour lui. Parce qu'il est vu comme un sage dans sa communauté, une personne que l'on vient consulter. Jimmish inspire le calme. Et la force tranquille. Tous les samedis matins, il va petit-déjeuner au Bla Bla, le restaurant de Schefferville,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], avec Will, un ami de toujours qui vient d'arrêter de boire. Will est devenu agent de sécurité pour une minière. «Je l'encourage»,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], fait Jimmish simplement.De retour à l'école de Kawawachikamach. Deux heures ont passé. Les participants à l'épreuve rendent leur copie. Plusieurs d'entre eux devraient se retrouver bientôt sur les bancs d'école à améliorer leurs compétences en lecture et en calcul. Avant d'être invités, d'ici quelques mois, à des sessions de formation technique reliée à l'un des trois emplois qu'ils ont choisis.Les longues épinettes s'agitent sous le vent du printemps boréal. Les montagnes étincellent au soleil déclinant, luisantes comme des glaçons dans un verre. Le printemps ici,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], c'est en juin. Les lacs calent parfois seulement en juillet.Jimmish file à la radio communautaire, dont il est un des principaux ténors, pour remercier les gens de s'être rendus nombreux pour passer l'épreuve écrite. «Bonne chance à vous tous», conclut-il.***Collaboration spéciale
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People watching the forthcoming beginning of the German half of the inhabitants of Berlin are no interested in co-optation

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