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aderfp633



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MessagePosté le: Lun Sep 30, 2013 7:51 pm    Sujet du message: On parle beaucoup du Plan Nord et du Nord depuis d Répondre en citant

Le Devoir
On parle beaucoup du Plan Nord et du Nord depuis des mois. Pourtant,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], bien peu d'entre nous connaissent ou connaîtront jamais ce territoire boréal surdimensionné qui recouvre les trois quarts du Québec et qui fait partie de notre imaginaire. Notre collaboratrice Monique Durand nous propose cet été une série de carnets sur ce Nord méconnu, et sur ceux et celles qui l'habitent.Voûtée,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], foulard fleuri noué sur ses cheveux, elle gravit lentement la passerelle menant au pont du bateau, une couverture sur l'épaule. Elle dépose un pied puis l'autre, comme un chat, silencieuse dans l'aurore du quai de la Pointe-à-la-Truite. Il est 4h du matin. Un proche est venu la déposer tout à l'heure à la gare maritime. Ou bien est-ce le policier blanc de Pakuashipi, qui offre gracieusement aux résidants de la communauté de les y emmener?Pakuashipi est le village innu situé en face de celui de Saint-Augustin sur la Basse-Côte-Nord, deux communautés seulement reliées au reste du monde par la voie des airs et celle de la mer. Le navire appelé Nordik Express fait là deux arrêts par semaine: l'un en descendant vers Blanc-Sablon; l'autre en remontant vers Natashquan, Sept-Îles et Rimouski.Henriette Peters, 78 ans, n'a pas à demander sa clé de cabine au commissaire de bord. Non. Pas de cabine pour Henriette. Elle a déjà repéré un coin du bateau où elle déposera ses modestes effets et entamera son voyage le haut du corps couché sur une table, la moitié du visage enfouie dans sa couverture. Elle s'en va passer quelques jours chez son fils à La Romaine, 24 heures de bateau plus à l'ouest, incluant de longues escales. Attention, ne pas confondre le village de La Romaine avec la rivière du même nom, près de Havre-Saint-Pierre, où Hydro-Québec construit des barrages.Après avoir débarqué équipements et vivres dans une routine parfaitement orchestrée, le Nordik Express appareille bientôt. Première destination vers l'ouest: La Tabatière, que nous atteindrons dans trois heures. Un matelot, finissant de l'Institut maritime de Rimouski, raconte, exalté, le défi que représente la conduite du Nordik Express dans les rigolets. Les rigolets? Un labyrinthe de petits fjords, d'îles et de bras de mer qu'il faut franchir pour sortir de Saint-Augustin, avant d'atteindre le grand corps de la mer. C'est si beau, si impressionnant, ce dédale de terre et d'eau, qu'il vaut mieux remballer les yeux des Nikon et autres Minolta et photographier avec ses yeux à soi. Henriette dort toujours. Sous la lumière qui filtre des hublots, les stries sur son visage écrivent la neige, la pluie, le vent, le froid,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], les bonheurs et les misères,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], les enfants, les maris, les travaux et les jours que fut sa vie. Le corps flétri, on dirait, de toutes les fatigues des femmes de la terre. Elle ne verra ni n'entendra l'ébullition d'activités sur le quai de La Tabatière, où se trouve la plus importante usine de transformation du poisson de la Basse-Côte. Sauf peut-être dans le creux de ses rêves.Les beautés disparuesCap maintenant sur Tête-à-la-Baleine, le seul village entièrement francophone de la Basse-Côte-Nord. Le bateau passe à côté de l'île Providence, un vaste caillou avec une chapelle dessus, comme une offrande à l'immensité. Certains anciens résidants de Tête-à-la-Baleine viennent encore s'y marier l'été, me raconte Camille Monger, le propriétaire du dépanneur de l'endroit. Célibataire, Camille cherche toujours sa douce. Mais les possibilités de la trouver chez lui se sont réduites comme peau de chagrin. «Les filles de Tête-à-la-Baleine étaient réputées les plus belles. Mais il n'y en a plus.» Le village est passé en quelques années de 750 habitants à seulement 150 à cause de la diminution des activités de pêche. «J'ai décidé d'ouvrir un dépanneur. On n'avait plus de magasin ici. On était complètement dépendants du Nordik Express. Le dépanneur me permet de vivre.» Sans plus. Il y a deux ans,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url],[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], Camille a obtenu un contrat d'Hydro-Québec pour ouvrir une route de chantier et prendre des échantillons de sol en vue de la construction possible d'un barrage sur la rivière du Petit Mécatina, quand Hydro en aura fini avec la rivière La Romaine. «Il nous faut un gros projet pour ramener du monde ici»,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], dit-il. Et comment perçoit-il les réticences exprimées par les écologistes et les Roy Dupuis de la terre? Réponse lapidaire: «Je me fie à la compétence d'Hydro-Québec pour sauvegarder l'environnement.»Camille a déjà hâte à la retraite. «Juste pour aller à la pêche et à la chasse tout le temps.» C'est ça,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], le paradis. Avec peut-être une épouse dedans. Pas sûr. Retour au quai de Tête-à-la-Baleine. Débardeuse, Bertha rêve d'aller vivre à Matane, de se rapprocher du monde et du bruit, et aussi de sa fille, qui vit à Québec. «Mais mon chum ne veut rien savoir. Un vrai gars de la Basse-Côte!», dit-elle en haussant les épaules, un sourire en coin. Bertha adresse un grand signe d'au revoir au matelot qui rentre les câbles sur le navire. Le Nordik Express poursuit sa route de vent et de vagues. «Le clou du voyage s'en vient!», annonce Jean, un Rimouskois qui travaille à la salle à manger du Nordik Express depuis des années. «Vous verrez!» Le soleil baisse à l'horizon et fait s'allumer la côte de mille feux. Derrière une falaise qui tombe à 90 degrés dans la mer, nous découvrons soudain le village de Harrington Harbour, avec ses maisons colorées disposées en espaliers et ses trottoirs de bois. Village rendu célèbre par le film La Grande Séduction, qui a été tourné là. Dans l'exultation du soir, les passagers du Nordik Express auront deux heures pour aller fureter au village et se délier les jambes sur la terre ferme.Au coeur de la nuitIl fait nuit à présent. Le bateau a repris sa course. Le Nordik Express vogue vers La Romaine, un autre village parfaitement isolé du reste du Québec où vit une petite population de langue française à côté d'une grande communauté innue, à l'ombre de la menue église Marie-Reine-des-Indiens, avec son autel en peau de caribou.Henriette est maintenant étendue de tout son long sur une banquette, la tête sur sa couverture. Rien ne semble pouvoir la réveiller. Un bébé pleure, exténué par la nuit blanche et inconfortable. Montés à bord rieurs et pimpants, les passagers qui n'ont pas de cabine ont maintenant le regard éteint, effondrés là où ils peuvent, blasés, impatients d'arriver. Et même si le café goûtera plutôt l'eau chaude, ils ont hâte que la cantine à bord rouvre. Mais ils devront patienter jusqu'à 6h du matin.Les climats de mer sont imprévisibles. On s'assoupit par un soir éclaboussé de lumière. On se réveille dans la pluie, le brouillard et le vent. Nous voilà donc à La Romaine. Il tombe des clous. Plusieurs passagers innus montent à bord. Ils vont à Natashquan visiter la parenté. Ils s'installent tous dans le même coin du bateau, tassés les uns contre les autres. Les petits, surexcités, dévalent les escaliers qui vont du deuxième pont au premier. Avant d'atteindre Natashquan, il y aura une dernière escale à la fin de la nuit, à Kegaska, village d'une centaine d'habitants que la prolongation de la route 138, si jamais elle se concrétise, atteindra le premier et ouvrira au reste de l'univers.Stéphane Collard a embarqué lui aussi à La Romaine, dont il est originaire. Il était allé passer quelques jours chez sa mère. En arrivant à bord, il rencontre un vieux copain, Michel Anderson, de Harrington Harbour. Les deux compères se racontent leur vie, leurs exploits. Stéphane a travaillé cinq ans à Vancouver avant de se trouver un emploi à Sept-Îles. Michel, lui,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], prend l'avion après-demain pour Calgary. «Au Québec, il faut une carte pour travailler sur la construction. Pas en Alberta. J'aime mieux travailler à 20 $ l'heure à Calgary qu'à 10 $ chez nous à l'usine de poissons. Je lève le camp pour sept mois.» Ainsi va la vie dans la Basse-Côte-Nord. Un lieu fait pour qu'on le quitte. Un lieu fait pour qu'on y revienne, en bateau ou bien en songe. Le jour est levé à présent. Natashquan est en vue. Le paysage a changé,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], est passé de toundra à tourbières. Depuis qu'Henriette n'y est plus, le Nordik Express est dépeuplé, on dirait. Avec sa couverture sur l'épaule, elle est descendue tout à l'heure dans la nuit de La Romaine, où il pleuvait et ventait. À l'heure qu'il est, elle dort chez son fils. Dans un vrai lit.***Collaboration spéciale
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