aderfp633
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Posté le: Lun Sep 30, 2013 8:27 pm Sujet du message: moncler on sale |
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Le Devoir,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url]
C’est un premier livre. Un récit. Le récit d’une femme qui a adopté une petite Haïtienne dans les ruines du tremblement de terre de 2010 et qui a elle-même perdu pied, pour ne pas dire qu’elle a touché le fond. C’est un témoignage courageux, bouleversant. Mais pas seulement.C’est la découverte d’une voix littéraire toute particulière. D’un talent brut ? Cette écriture directe, parfois crue, sans fioritures, qui ne laisse rien passer. Cette écriture dure. Brutale ?Cette voix de roc qu’on entend. Avec, derrière, des chuchotements de l’âme,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], comme des crevasses. Cette sensibilité à fleur de peau,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], en fait, qui se dévoile par petites touches. Cette mise à nu qui nous trouble, nous touche. Ces pointes d’humour, aussi, qui arrivent comme un cheveu sur la soupe et nous permettent de respirer.C’est un livre qu’on ne peut pas, qu’on ne veut pas lâcher.La peur de ne pas être à la hauteurUn jour, à 47 ans, Diane Lavoie, célibataire, décide d’adopter un enfant. Contre toute logique, se dit-elle. Cette conceptrice de costumes à Radio-Canada, qui a vécu en couple, parfois pendant plusieurs années, n’a jamais voulu avoir d’enfants. Toutes les raisons étaient bonnes pour ne pas être mère. À commencer par la peur de ne pas pouvoir être une bonne mère.Comment être certaine de pouvoir aimer inconditionnellement un enfant quand on n’a pas soi-même été une enfant aimée inconditionnellement ? « J’ai souffert de trente à quarante-cinq ans. Avant, je ne le savais pas. Rien d’extraordinaire, une peine venue d’un petit rejet récurrent, une mère qui ne m’aimait pas beaucoup telle que j’étais. »Pas de faux-fuyants, de jeux de cache-cache. L’auteure met cartes sur table. Il y a eu des thérapies, des antidépresseurs, le yoga… Puis : « Je me suis réveillée un matin, après une longue balade de chagrin, et je me suis dit que de ne pas avoir d’enfant, c’était arrêter la vie. »Sa peur sous le bras, elle se rend à un atelier de préadoption offert par un CLSC, où elle côtoie inévitablement de futurs parents : « La convenance de ces gens m’agressait, leurs certitudes de personnes bien-pensantes m’écorchait [sic]. » Elle se sent différente, nécessairement. « J’aurais aimé être comme les autres, n’avoir de doute que sur la couleur de la chambre. » Mais, quand même : « C’est la candeur des autres parents qui m’a finalement aidée. L’humanité existe parce que des gens croient à son existence. »Sa décision est prise, ce sera une petite Haïtienne. Commencent alors les démarches nécessaires. À l’agence d’adoption, où on fait affaire avec un orphelinat qui recueille les enfants abandonnés par leur famille faute de pouvoir les nourrir, on lui dit qu’il lui faudra attendre au moins deux ou trois ans, sinon quatre,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], avant de pouvoir tenir sa fille dans ses bras.Tout va vite, trop viteElle se dit que « le grand mensonge, c’est de prétendre que l’adoption est magnanime, alors qu’elle est purement égoïste », mais elle y va. Le 11 mai 2009, elle signe le contrat. Puis elle entreprend de répondre à toutes les conditions, traverse toutes les tracasseries administratives. Moins de huit mois après le coup d’envoi, l’agence lui propose une enfant et lui fait parvenir des photos de cette petite Mélodine,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url],[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], trois ans. Déjà ?Quelques jours plus tard, le 11 janvier 2010, elle signe les papiers définitifs, s’apprête à les retourner à l’agence avec le montant demandé. Le lendemain, la terre tremble en Haïti. Images de fin du monde à la télé. La petite Mélodine a-t-elle survécu ?L’agence la rassure : l’orphelinat n’a pas été touché. Puis, par l’intermédiaire de journalistes envoyés là-bas, elle a des nouvelles fraîches. « Je suis pragmatique. Mélodine allait bien, elle ne dormait pas avec les mouches, la couche pleine. L’armée veillait sur la crèche. Des parents de pays riches faisaient des pressions pour que les enfants sortent du pays désolé. Les gouvernements rivalisaient pour bien paraître. C’était quand même le mieux du pire. Je n’avais qu’à attendre. »Elle n’attend pas longtemps. Le ministère des Services sociaux du Québec s’en mêle, les dossiers des enfants de l’orphelinat sont placés sous haute priorité. À la fin du mois de janvier, après avoir rénové à toute vapeur sa maison, acheté en catastrophe des meubles, des vêtements d’enfant, demandé un congé de maternité, jonglé avec la baisse de ses revenus, la nouvelle mère accueille sa petite Mélodine à l’aéroport.« J’allais devenir une maman, là, maintenant, écrit Diane Lavoie. Je serais forcée, là, d’avoir une petite dose d’humanité jusqu’à la fin de mes jours. Tout mon questionnement, mes hésitations resteraient à jamais sur le tapis sale d’un aéroport d’Ottawa. Tous mes débats étaient finis, je m’engageais, là, maintenant et pour toujours. »Le chaosLà commence en fait ce qui s’apparente à un voyage au bout de l’enfer. Pour la petite. Et pour la mère. Là commencent les crises interminables de Mélodine, ses hurlements, ses coups de pieds, sa résistance au sommeil,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], son entêtement effarouché, son comportement de « petit animal sauvage disjoncté ».Comment l’apprivoiser : « Il n’y avait rien à faire, ou, en tout cas, je ne l’ai pas trouvé. Ce qu’elle vivait était horrible. Nous avions zéro communication, zéro contact. » Comment la rassurer ?Ça va durer. Avec quelques éclaircies, quelques raisons d’espérer. Mais, de la part de la mère, une fatigue incommensurable, une détresse palpable, une solitude malfaisante, une propension à aller au bout de ses limites, une honte à demander de l’aide.Ces pages-là, et celles qui suivent, sur le séjour en hôpital psychiatrique,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url],[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], notamment, sont criantes d’authenticité, de vulnérabilité, déchirantes au possible, révoltantes aussi. Et les dernières, concernant la suite des choses, c’est-à-dire le présent de la relation entre la petite Mélodine et sa maman, vous arracheront les larmes.Bien sûr, il y a de petites maladresses dans tout ça. Mais rien n’est lisse dans ce livre. C’est sa première qualité. Rien ne correspond non plus, on s’en doute, à l’idée reçue de l’adoption fleur bleue. C’est en soi un exploit de la part de l’auteure d’être arrivée au bout de ce Tremblement de mère,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], d’avoir trouvé le courage et les mots justes pour rendre compte de ce qu’elle a vécu.Voici quelqu’un qui dans l’écriture (comme dans la vie ?) ne se ménage pas, ne s’épargne pas, n’hésite pas non plus à dénoncer l’incompétence, la bêtise. Quelqu’un qui sur la page crache sa colère, sa peine, sa détresse. Quelqu’un qui cherche la lumière au bout du tunnel. Et qui la trouve. _________________ People watching the forthcoming beginning of the German half of the inhabitants of Berlin are no interested in co-optation |
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