aderfp633
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Posté le: Mar Oct 01, 2013 5:26 am Sujet du message: La Grande Histoire est aussi un legs transmis et p |
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Le Devoir
La Grande Histoire est aussi un legs transmis et porté. Dans l’esprit d’Édith Jorisch, par exemple. La jeune femme a étudié à l’Université du Québec à Montréal, réalisé des courts-métrages. Elle coécrit désormais le scénario d’un documentaire sur son grand-père, qui a vécu l’Anschluss en un autre temps, un autre monde.Il s’appelait Georges Jorisch, octogénaire disparu en décembre dernier,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], si vivant dans l’amour de ses proches. Sans la curiosité de sa petite-fille, sans le temps qu’il sentait compté aussi par l’âge et la maladie, il aurait laissé dans l’ombre des pans de son passé. Mais il s’est ouvert à elle : confidences auxquelles ses enfants n’avaient pas eu droit. Pudeur, me dit-on, code d’honneur d’un fils jadis privilégié de la Vienne culturelle,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], qui jugeait indécent d’étaler ses misères.Georges a vécu sa petite enfance dans une vieille famille juive agnostique et intellectuelle. Son grand-oncle, Viktor Zuckerkandl, magnat de l’acier et grand collectionneur, avait un domaine avec maison de santé dans la banlieue viennoise de Purkersdorf. L’élite culturelle, du compositeur Gustav Mahler à l’écrivain Arthur Schnitzler en passant par le peintre Gustav Klimt, fréquentait les lieux pour ses cures thermales et la bonne compagnie. À la mort de Viktor, qui n’avait pas d’enfants,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], la propriété et les biens passèrent à la fratrie, dont sa soeur Amalie Redlich et la fille de celle-ci, Mathilde, mère de Georges. Mais le nazisme grondait.En 1938, Georges avait 10 ans quand son père s’est enfui avec lui. Amalie et Mathilde, faute d’avoir compris l’ampleur du danger, sont mortes en 1941 dans le train qui les emportait vers le ghetto polonais de Lodz, où les nazis parquaient des Juifs. Domaine et collections tombèrent aux mains de l’État, tandis que père et fils se terraient à Bruxelles. Mort en 1949, le père de Georges n’aura pas savouré longtemps sa liberté. En 1957, Georges,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], apatride, vint s’établir à Montréal avec son épouse belge, ses enfants, prenant racine ici, vendant des appareils photo. Une troisième vie. Sa dernière.ll a été beaucoup question de Georges Jorisch cette semaine. Le Musée des beaux-arts de Montréal avait organisé une cérémonie mardi dernier pour restituer un tableau, Le duo de Gerrit van Honthorst, à la famille Spiro,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url],[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], dont les ancêtres avaient été spoliés par le régime nazi. Le musée acquérait d’un même souffle des descendants Jorisch la toile Enfants sortant de l’école du peintre autrichien Ferdinand Georg Waldmüller, reliquat des biens spoliés à Amalie Redlich. Georges avait déjà récupéré et vendu deux oeuvres de Klimt admirées aussi chez sa grand-mère.J’avais raté la cérémonie, d’où, dans l’après-midi, ce bond vers le musée pour rencontrer une des familles, dont l’illustrateur Stéphane Jorisch et sa fille Édith.« Tant de familles ont souffert et n’ont rien récupéré des biens spoliés, disait Stéphane, fils de Georges. Certaines ont été anéanties dans toute leur lignée,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], sans descendants pour réclamer des oeuvres. »Plus grande est la portée d’une restitution lorsque des survivants ont connu les oeuvres dans leur vie antérieure, pour ainsi dire. Georges Jorisch, qui s’était tant démené pour récupérer chez un collectionneur autrichien ce tableau jadis aimé, mourut avant de le retrouver. On m’a emmenée voir Enfants rentrant de l’école au Musée des beaux-arts. J’admirais la composition de la toile, les deux enfants du tableau, la petite fille aux pieds nus, le garçon aux godasses usées, et les Alpes derrière,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], tâchant de me mettre dans la peau du Georges Jorisch de 10 ans qui tisse un lien avec ces enfants peints. Comme dans celle du même homme âgé en quête d’un univers englouti. L’art possède une fonction thérapeutique. À travers les cas extrêmes encore plus.Ces aventures de restitution d’oeuvres d’art spoliées par les nazis sont fascinantes. Par-delà leur valeur financière souvent considérable,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], la charge symbolique jette à terre. Tardive demande de pardon, si mince pourtant, réactivée en nos temps virtuels.L’accord international de Washington entériné en 1998 encourage à retourner aux ayants droit les oeuvres d’art volées par les nazis. Ajoutez qu’un marché privé de quête de provenance des oeuvres a émergé et qu’Internet joue en ces matières un rôle capital d’accélérateur.Établie en 1991, la plus grande base de données du genre, Art Loss Register, basée à Londres, répertorie les oeuvres perdues ou volées. Les grandes maisons d’encanteurs comme Christie’s et Sotheby’s poussent à la roue pour déterminer l’origine des pièces qui transitent entre leurs mains.Depuis 1998, l’Autriche a restitué environ 10 000 oeuvres volées sous le Troisième Reich, dont en 2011 un tableau de Klimt à Georges Jorisch, qui trônait au Musée d’art moderne de Salzbourg. Selon les pays, les règlements varient, mais en général, celui ou celle qui a acquis de bonne foi une oeuvre dans une galerie d’art n’est pas tenu de la rendre aux héritiers, seulement incité à le faire. Et rien n’est simple. En France, après la Seconde Guerre mondiale,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], 75 % des objets d’art pillés aux Juifs furent restitués. Des familles étaient englouties, d’autres disséminées allez savoir où. Mille tableaux au passé flou demeurent dans les coffres des musées français en attente de propriétaires légitimes. Avec la numérisation des archives, ça rebondit, là comme ailleurs.Avec les disputes d’usage, entre autres pour la succession du célèbre marchand d’art français Paul Rosenberg, qui compte Anne Sinclair dans sa lignée. Il y a litige avec un musée norvégien pour un Matisse volé par les nazis, mais l’établissement plaide la bonne foi. Les demandes sont nombreuses, certaines justifiées, d’autres moins. Tant de registres se sont perdus. Les preuves sont difficiles à établir et le temps passe.Rares sont ceux qui ont admiré de leurs yeux les oeuvres dérobées par les nazis. Georges Jorisch s’est effacé après tant d’autres. À Montréal, on espère que sa petite-fille Édith mènera à terme son projet de documentaire. Pour la chaîne des générations Jorisch marquée par l’histoire, pour la mémoire du monde et des tableaux qui parlent aussi. _________________ People watching the forthcoming beginning of the German half of the inhabitants of Berlin are no interested in co-optation |
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