aderfp633
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Posté le: Mar Oct 01, 2013 8:38 am Sujet du message: Les enfants terribles |
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Les enfants terribles
L’esprit extralucide d’Anton Tchekhov plane sur Montréal, qui verra quatre relectures cet automne. Quatre mondes au point de bascule comme autant d’échos à notre modernité inquiète. Cette semaine,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], Les trois soeurs, figures phare d’un héritage en perte de sens à l’Espace Go et à l’Espace libre.Isolés par une culture en déliquescence, Macha, Olga, Irina et leur frère Andreï peinent à trouver leurs marques dans la Russie prérévolutionnaire. Écrite au tournant du XXe siècle, la pièce porte les énigmes existentielles d’un monde forcé de se redéfinir alors qu’il ignore tout de ce vers quoi il court. À des lunes de la nostalgie tchékhovienne habituelle, c’est cette angoisse teintée de fatalisme qui ressort des deux présents exercices.Difficile, pourtant, de faire plus différent. À l’Espace Go, Martin Faucher monte Villa Dolorosa, un texte incisif de Rebekka Kricheldorf,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], qui a transposé l’univers des Trois soeurs dans l’Allemagne d’aujourd’hui. Son texte est incisif, le ton féroce. Martin Faucher en parle comme d’un « vaudeville existentiel » dans lequel la fratrie apparaît « incapable de se connecter au monde ». À l’Espace libre, le collectif Bobik braque ses projecteurs sur le frère des Trois soeurs, Andreï, sur les épaules de qui reposent tous les espoirs. Un perdant, « condamné par Tchekhov lui-même », que le collectif entend réhabiliter en quelque sorte avec Andreï ou le frère des Trois soeurs.Dans un cas comme dans l’autre, on a affaire à une fratrie érudite mais incapable de s’inventer. « Les enfants ont été gavés et même submergés de culture », rappelle Martin Faucher. C’est le seul héritage que leur ont laissé leurs parents, un legs empoisonné dont ils ne savent que faire. « Leur problème, c’est qu’ils n’arrivent pas à le mettre en action. La surcharge est si grande qu’elle en est devenue paralysante », explique Anne-Élisabeth Bossé, qui prête ses traits à Irina dans Villa Dolorosa.De confort et d’indifférenceRéfugié dans une villa en décrépitude, le quatuor fait aussi les frais « d’une démocratisation de la culture qui entraîne dans son sillage sa dévalorisation », croit Martin Faucher. « Je pense qu’il y a bien du monde qui va se reconnaître là-dedans, des gens qui n’arrivent plus à se connecter au monde dans lequel ils vivent, parce qu’il va trop vite,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler outlet[/url], parce que les valeurs changent et qu’ils ne s’y reconnaissent plus. »C’est aussi ce que croit Justin Laramée, qui adapte et met en scène l’Andreï du collectif Bobik avec le comédien Olivier Aubin. « Les personnages chez Tchekhov sont dans l’immobilisme. Malgré leur confort,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler down jackets[/url], ils n’arrivent plus à avancer, et en cela, ils nous ressemblent beaucoup. Plus d’un siècle plus tard, les gens qui ont des vies confortables,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url],[url=http://www.moncler-sale.org]moncler sale[/url], qui ont de la culture,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], sont aussi ceux qui restent en dehors des grands mouvements de la vie. »La douance - un trait qui isole, souvent apparenté à l’autisme - est d’ailleurs le trait principal de leur Andreï. « Tous les personnages sont coincés, mais chez Andreï, c’est encore plus fort, explique Justin Laramée. Il a tout pour réussir. On s’attend à ce qu’il le fasse. Mais le veut-il vraiment ? À force de creuser, on s’interroge sur la fuite en avant d’Andreï, qui s’isole non seulement du monde, mais aussi du giron familial. Et si Andreï, au fond, était heureux de son sort et ne voulait pas le changer ? »Ce confort qui rassure, il est aussi dans la Villa Dolorosa de Rebekka Kricheldorf. « Les enfants sont bien dans leur villa, c’est un giron,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], une bulle qui les protège d’une réalité qu’ils n’arrivent pas à nommer, remarque Anne-Élisabeth Bossé. En même temps, c’est aussi un tombeau qui les condamne à rester en dehors du monde. » Ce confort les rend paresseux, voire irresponsables, opine Martin Faucher. « Ils ont hérité, mais ils n’ont pas su faire fructifier ou même préserver cet héritage. »Dans le monde acide de Kricheldorf,[url=http://www.moncler-sale.org]moncler on sale[/url], il est déjà trop tard. « La fratrie est un échec. Leur grande culture leur offre de vraies clés pour ouvrir le monde, mais les portes qui y correspondent n’existent plus », illustre l’interprète d’Irina. Dans celui du collectif Bobik, le salut n’est pas tout à fait exclu, même s’il apparaît là où tous voient plutôt un échec. « Notre pari, c’est qu’Andreï n’est pas une victime, précise Justin Laramée. Peut-être même qu’il est heureux de son sort et qu’il ne souhaite pas le changer. »Dans l’un comme l’autre, le choc des cultures et des pensées reste fondamental. Si Tchekhov vise toujours aussi juste aujourd’hui, c’est qu’on sent qu’avec la dématérialisation et les nouvelles technologies,[url=http://www.moncler-sale.org]discount moncler jackets[/url], le monde est prêt à rebasculer, croit Martin Faucher. « Tchekhov a mis le doigt sur quelque chose de très fort, ce moment extralucide où l’humanité prend conscience qu’elle est prise dans un mouvement qui la dépasse et va ouvrir à autre chose. C’est pour ça qu’il importe tant de le relire maintenant. » _________________ People watching the forthcoming beginning of the German half of the inhabitants of Berlin are no interested in co-optation |
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